L’économie circulaire propose un nouveau modèle économique. Comme le souligne l’Institut de l’Economie Circulaire, ce modèle économique s’inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels : « Ce qui peut être considéré dans l’économie linéaire, comme un déchet dont la seule issue est d’être enfoui ou incinéré, peut dans l’économie circulaire, avoir encore plusieurs vies » :
L’économie circulaire repose sur plusieurs grands principes comme la prise en compte des impacts environnementaux d’un produit dès sa conception et sur l’ensemble de son cycle de vie, l’optimisation de l’exploitation des ressources, la suppression du gaspillage, la préférence donnée à l’usage plutôt qu’à la possession, enfin la possibilité de donner une deuxième vie aux produits ou de les recycler.
Il s’agit donc d’un cercle vertueux, celui de la création de valeur sur le plan économique, social et environnemental.
Ainsi, d’après une étude de la Commission Européenne, reprise par L’ADEME, une réduction de 17% de la consommation des ressources naturelles, grâce à une meilleure effectivité de leur utilisation, augmenterait le PIB en Europe de 3,3% et générerait entre 1,4 et 2,8 millions d’emplois.
L’économie circulaire peut s’appliquer à tous les produits y compris aux déchets « organiques », issus des collectivités, de l’industrie et de l’agriculture.
Les déchets organiques peuvent être réutilisés pour fournir de l’énergie, du gaz ou de l’électricité par la méthanisation. Ils peuvent aussi servir d’amendement et de fertilisants pour les sols et les cultures. La méthanisation et la production de biocarburants fournissent également des digestats ou des sous-produits riches en matière organique et en éléments fertilisants.
Le retour de ces différents produits aux sols qui vont servir de support à des nouvelles cultures, est l’un des meilleurs exemples d’économie circulaire. Ainsi, le Club du Retour à la Terre estime qu’aujourd’hui 5% de la surface agricole cultivée en France sont fertilisés grâce à des déchets organiques ou produits organiques provenant des industries et de collectivités. En comptabilisant les déjections animales, cela équivaut chaque année, à une économie de 1,3 millions de tonnes d’azote, 1,3 millions de tonnes de potasse et 800 000 tonnes de phosphore, soit une valeur économique de 2,5 milliards €.
Le recyclage organique, qui permet de nourrir les terres et les plantations, est donc lui-même le fruit d’un système circulaire qui nécessite la contribution de chacun. Du tri à la source des déchets biodégradables jusqu’au retour au sol des matières organiques, le recyclage organique concrétise un engagement commun en faveur du développement des bonnes pratiques agricoles, de la préservation de l’environnement et de l’anti-gaspillage, ainsi que d’une économie locale à la fois responsable et créatrice d’emplois.
La valorisation agronomique peut concerner un grand nombre de matières / déchets naturels (boues d’épuration, biodéchets, déchets verts, déchets alimentaires, déchets d’origine agricole…). C’est plus spécifiquement dans le recyclage agricole des boues que les adhérents du SYPREA ont choisi de se spécialiser.
Le recyclage agricole des boues d’épuration ou du compost réalisé à partir de ces boues correspond au retour au sol de ces matières dans un contexte réglementaire adapté à leur statut. Sa mise en œuvre est différente selon que les boues d’épuration bénéficient d’un statut de déchets ou de produits.
Dans tous les cas, le recyclage agricole des boues doit se dérouler dans un contexte de fertilisation raisonnée c’est-à-dire que les apports en boues doivent être effectués selon :
Lutter contre le changement climatique :
Préserver les ressources naturelles :
Enrichir les terres et nourrir les cultures :
Favoriser l’économie locale :
Réduire les coûts d’exploitation pour les agriculteurs :
« Le mélange boues-déchets verts est bien complémentaire. La terre se travaille plus facilement. J’ai pu faire des économies d’engrais chimiques et j’ai remarqué que la terre absorbait mieux l’eau par temps de grandes pluies. »
Pierre MARQUET – utilisateur depuis 5 ans, Ille-Et-Vilaine
« J’ai vu un effet « boost ». Lorsque le compost a été mis juste avant la plantation, on s’aperçoit que le phosphore, l’azote et la potasse agissent assez rapidement sur la plante. »
Michaël AGIN – utilisateur depuis 15 ans, Loiret
« Je veux conserver une belle structure de sol et là je commence à revoir un peu de vie microbienne, notamment des vers de terre qui sont plus présents. En plus, avoir un produit normé permet de savoir d’entrée de jeu, combien d’unités d’azote ou de phosphore on va apporter à la parcelle. C’est d’autant mieux, par rapport aux exigences de traçabilité. »
Bérenger PREVOST – utilisateur depuis 2 ans, Marne
Source : Interviews SYPREA 2019
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